Journal d’un amnésique de Nathalie Somers. Didier jeunesse

L'avis d'Eliott : 

Romain, un garçon normal, commence à tenir un journal suite aux conseils du médecin qui l'a examiné aux urgences à la suite d'une chute, afin de décrire ce qu'il ressent et tenter de retrouver des souvenirs. 

Ses parents, notamment son père ne le croient pas et pensent qu'il simule pour échapper à la réalité ou manipuler son entourage. Alors, Romain a recours à la phrase magique : « Céledocteurkiladi » pour tenter d’obtenir ce dont il a besoin. 

Première difficulté : il ne reconnait pas ses parents et décide de les appeler par leurs prénoms, ce qui en dit long sur les relations dans la maison. Un père autoritaire, intransigeant, une mère effacée qui lui cuisine du quinoa, du tofu, ou du pilpil et des galettes de riz… La maison reluit du sol au plafond, la chaîne Hi-Fi est la propriété exclusive du père et il est interdit d'y toucher et cerise sur le gâteau, on entre dans sa chambre comme dans un moulin, il n'a aucune intimité. Ambiance terrible donc.

Le médecin lui ayant conseillé d'imaginer qu'il est le héros d'un film, il se plonge dans « le comte de Monte-Cristo » et s'identifie à Edmond Dantès, comparant leur prison respective… « Moi aussi je suis prisonnier. Mon château d'If, c'est ce corps. Cette vie. Et de cette geôle-là, on ne s'efface pas. » Ensuite il faut affronter le retour au lycée, où il ne reconnaît personne, les amis, les ennemis ? à qui doit-il faire confiance ? Romain est subjugué par Morgane, une belle adolescente aux cheveux d'or « la fée Morgane » dont il est persuadé d'avoir entretenu une relation privilégiée avant. Il se rapproche du meneur, Elias et de ses « valets », car il veut se faire des amis à tout prix…

 Ce roman explore, le harcèlement à l'école, car on comprend très vite que l'amnésie permet à Romain de fuir une réalité. Maltraitance des gens qui sont différents, telle Adeline, surnommée «grosse vache». L’auteure utilise une phrase lourde de signification :« C'est drôle comme les gens vous évitent quand vous êtes différent. On dirait qu'ils ont peur d'attraper votre problème. » L'auteure explore au passage la différence, le piège des réseaux sociaux, les vidéos qu'on y poste, les « amis » virtuels, et par voie de conséquence une autre forme de harcèlement, et tout au bout le chantage.

J’ai adoré ce livre, je l’ai dévoré. Drôle, touchant, et on s’attache vite aux personnages. Ce livre fait réfléchir à la différence des gens, le harcèlement, enfin surtout les problèmes d’école. 

Je le recommande pour les 10/15 ans.

L'avis de Diana :

Un livre à la fois drôle, triste et surprenant. Je l'ai adoré car je me suis beaucoup identifiée à ces lycéens car à un moment de l'histoire, on parle de harcèlement. En l’occurrence, de racket et des conséquences que cela peut avoir sur un adolescent.