L'avis de Marie-Lucie :
C'est l'histoire de Capucine, "Puce" pour les intimes. Elle vit aux Etats-Unis (♥) et elle nous raconte sa vie dans un blog qu'elle écrit en français. Oups!, j'ai oublié de préciser que Puce est française avec un accent de Montpellier (argh!). Dans son blog elle parle de tout , de sa vie, sa famille, ses amis, ses amours. Il y aura des hauts et des bas mais au final, il va arriver dans sa vie quelque chose de phénoménal, notamment quelqu'un qui va débarquer. Non je n'en dis pas plu ! Lisez donc.
C'était génial parce que l'histoire est inattendue et même si on a tendance à deviner la fin, on a qu'une seule envie, c'est de finir le livre pour être sûr que c'est bien ça qui va arriver.
L'avis de Juliette:
Capucine,
une franco-américaine, se prépare à faire sa rentrée pour sa dernière année de
lycée. Elle n’a qu’une hâte, pouvoir bénéficier de tous les privilèges des seniors,
notamment participer à la grande compétition de pistolets à eau de fin
d’année ou de bénéficier parfois de plus d’indulgence de la part des
surveillants qui les connaissent bien. Mais ses projets vont être bouleversés
par l’arrivée d’une nouvelle élève, Aiden. Capucine va alors éprouver des sentiments
qu’elle n’aurait jamais cru ressentir un jour…
Ce
roman a reçu beaucoup de critiques positives. Dans la bibliothèque où j’ai été
l’emprunter, il était même classé « coup de cœur des ados ». J’étais
cependant tombée sur les vidéos de deux booktubeuses, Mx Cordélia
et Audrey-Le
souffle des mots, qui n’avaient pas apprécié leur lecture. Alors, en voyant
ces avis si divergents, j’ai décidé de me faire ma propre opinion sur ce roman.
L’histoire
est moins pire que ce que je craignais. Mais je reste mitigée sur plusieurs
points.
Tout
d’abord la représentation du lycée américain. Cette vision semble très
idéalisée. Le lycée est pour des adolescents bourgeois ce qui permet aux élèves
d’avoir un Macbook offert en début d’année, sans oublier le nombre incroyable
de fêtes organisées (presque chaque semaine). Pour couronner le tout, les
professeurs sont attentifs et plutôt bienveillants.
J’ai
peine à croire que tout soit si rose ! Cette vision ressemble à celle que
l’on peut avoir d’un point de vue extérieur, en regardant des séries par
exemple. De plus, l’héroïne affirme également au début du livre qu’il n’y a pas
de harcèlement dans son établissement. Mais, comme l’a signalé Mx Cordélia dans
sa vidéo, elle se fait bel et bien harcelée par deux filles qui menacent de
révéler son amour pour Aiden.
Ensuite,
j’ai eu dû mal à apprécier le personnage de Capucine. Tout d’abord, j’ai trouvé
que l’auteur nous mentait presque à son sujet, en la présentant comme une jeune
fille « moins riche que ses camarades » alors qu’elle habite dans une
maison, dispose de nombreuses paires de chaussures, a le permis et part en vacances
en France par exemple.
Ensuite,
elle se définit comme une élève pas véritablement « populaire », mais
tous les garçons de son lycée semblent être obnubilée par elle et la jeune
fille a été élue avec son ex-petit ami « plus beau couple de
l’année ». Si ce n’est pas être populaire, je ne sais pas comment définir
cela.
Ce
souci m’amène à en évoquer un second : l’idée des clans dans le lycée de
Capucine. Elle ne cesse d’évoquer les Artistes, les Nerds, les Populaires.
Cette division des élèves m’a semblé extrêmement peu crédible. Certes,
l’histoire se déroule en Amérique et non pas en France, mais j’ai du mal à
imaginer comment les élèves peuvent se regrouper à ce point par affinités.
Normalement, les classes sont fixes. De plus, il est normal dans un groupe
d’amis que chacun ait ses propres goûts, pourquoi vouloir imposer une étiquette
réductrice à ces personnages ? J’ai trouvé que cela faisait perdre de
l’épaisseur à l’intrigue et véhiculait des stéréotypes détestables.
Il
y a eu également des moments qui m’ont mis assez mal à l’aise, notamment
certaines blagues ou remarques que fait l’héroïne. Cordélia a déjà évoqué la
culture du viol dans sa vidéo, mais j’aimerai également mentionner ce qui me
semble être du racisme ordinaire. A deux reprises Capucine évoque deux élèves
d’origine chinoise qui portent par hasard le même nom de famille. Tout d’abord,
elle ne cesse de faire des plaisanteries à ce sujet en évoquant un possible
mariage et affirme qu’on ne voit pas bien leurs yeux car ils sont bridés.
Ces phrases, qui sont très anodines, m’ont fait réagir, car je n’ai pas trouvé
cela approprié. Je ne sais pas pourquoi l’auteur a fait faire ce genre de
remarques à son personnage.
Etrangement,
la compétition de pistolets à eau de fin d’année m’a fait sortir de ma zone de
confort Le jeu s’appelle les Assassins. La règle du jeu est simple, chaque senior
reçoit le nom d’une personne à « tuer ». S’il touche sa cible, il
hérite de celle de son adversaire. Le but est qu’il ne reste qu’une personne.
Sur le principe, cela peut paraître amusant, mais j’ai immédiatement pensé aux
nombreuses tueries qui ont eu lieu dans les écoles américaines à cause des
armes à feu. Faire jouer les protagonistes à ce jeu, (qui ne semble pas exister
dans la réalité) m’a semblé presque indécent.
Enfin,
j’aimerais évoquer le traitement de l’homosexualité dans le roman. J’ai trouvé
le couple d’Aiden et Capucine assez mignon, c’est d’ailleurs l’un des seuls
aspects que j’ai apprécié dans ma lecture. Je trouve également que le dilemme
de l’héroïne, la négation de son attirance pour la jeune femme, est bien
retranscrit. Cependant, J’ai avalé un arc-en-ciel ne nous permet pas de
nous renseigner véritablement sur la communauté LGBT+.
En
effet, comme l’a signalé Cordélia dans sa vidéo, Capucine est bisexuelle. Or le
terme n’est pas écrit une seule fois dans le roman. Cela peut s’expliquer par
le fait que la jeune fille nie son attirance pour les filles, mais j’aurais
préféré que l’auteur soit plus clair sur la question, notamment pour les
lecteurs assez jeunes. Je pense que ce livre peut se lire à partir de 13 ans.
Or
à cet âge, je n’étais pas encore au clair sur les différentes orientations
sexuelles. Je connaissais évidemment l’hétérosexualité et l’homosexualité, mais
j’étais assez perdue entre les transsexuels, les bisexuels etc. Ces termes
étaient assez flous pour moi, et cette histoire ne nous permet pas d’en
apprendre davantage, alors que Capucine aurait pu obtenir des renseignements
via Aiden, qui semble mieux accepter le fait qu’elle soit lesbienne.
A
un moment du récit, l’héroïne évoque l’existence d’un club LGBT dans son lycée.
Pourquoi l’auteur n’a-t-il pas fait aller Capucine en secret à ce rendez-vous
pour s’informer ? Bref, toujours est-il que pour un roman adolescent qui
traite de l’homosexualité, j’ai trouvé que le sujet restait un peu en surface,
il aurait mérité d’être davantage creusé.
Je
ne vous recommande donc pas J’ai avalé un arc en ciel car je trouve que
les défauts de ce roman sont trop dérangeants pour être ignorés. Néanmoins, si
vous souhaitez lire des romans traitant de l’homosexualité, je vous conseille
d’aller sur la
chaîne de Mx Cordélia qui propose un panel large de livre LGBT+.
Retrouvez ICI l'avis de Ricochet et LA, les autres chroniques de Juliette
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire