Un petit retour sur la rencontre avec Claudine Desmarteau qui a eu lieu le 25 février 2017. Un grand
merci à Fatma et à Sahra qui en ont été les modératrices. Et un merci tout spécial à Claudine Desmarteau pour sa
gentillesse et sa disponibilité.
Qu’est-ce qui est réel dans le Petit Gus et qu’est qui est
inventé ? C’est toujours un mélange de scènes vécues et autobiographiques.
Mais c’est vrai que le Petit Gus a été largement inspiré par mon fils du
même âge auquel j’ai bien évidemment
demandé l’autorisation. Pour les vacances du petit Gus c’est
pareil, ces vacances font écho à nos vacances en famille. J’ai d’ailleurs écrit
ce roman directement au retour des vacances.
Pourquoi trouve-t-on des gros mots dans Le petit Gus ? C’est parce que le petit
Gus entend des gros mots dans la bouche des plus grands, de ses parents
notamment. C’était dans une volonté
de coller à une réalité.
A quel âge avez-vous commencé à écrire ? En 1999 mais j’ai été
publiée plus tard, vers trente ans. J’écrivais lorsque j’étais enfant. Puis
j’ai passé un bac littéraire et fait une école d’art.
Avez-vous toujours autant envie d’écrire qu’avant ? Oui, et même encore plus.
Et puis, je peux varier les plaisirs entre écriture et dessin.
Aviez-vous une idole lorsque vous étiez enfant ? Oui, j’aimais bien Zorro
et Fifi Brindacier. Ce qui me plaisait chez cette dernière c’était le fait
qu’elle soit forte, rebelle. Cela
représentait un fantasme de liberté.
Qu’aimez-vous comme genre de livres ? Les livres qui secouent,
qui sont forts, puissants.
Quel est le livre qui vous a marqué ? Septentrion de Louis Calaferte qui a déclenché l’écriture de mon premier roman,
non publié. Et Céline aussi avec Mort à crédit et le Voyage au bout
de la nuit. Il y a aussi les Aventures de Huckleberry Finn, héros
libre par excellence.
Comment étiez-vous lorsque vous étiez ado ? Plutôt comme Jan.
Un mot sur Troubles ? Le cinéma est très présent dans le livre. Décrire les scènes
de Cinéma dans ce roman m’a beaucoup
plu.
Justement, pourquoi le cinéma et la musique reviennent souvent dans vos
livres ? J’ai différentes sources d’inspiration, la vie, celles de mes
enfants, ce que je lis, ce que je vois et ce que j’écoute. Ce sont des domaines
que j’ai envie de faire partager. Il y a aussi parfois des questions que les
lecteurs pourraient se poser.
On a remarqué que vos les ados dans vos livres étaient un peu excessifs. Pourquoi ? Pour moi, l’adolescence
a été la période des montagnes russes. Et pour moi, c’est une période à haut
risque, une période difficile avec des choses à expérimenter. Il y a beaucoup
de premières fois, de souffrances à cette période.
Nous savons que vous souhaiteriez qu’un de vos romans soit adapté au
cinéma. Lequel ?
J’aimerais beaucoup que Troubles le soit, j’adorerais que ce soit par
Xavier Dolan. Cela me plairait aussi que Jan soit à l’écran. J’ai fait
un stage de six mois à la Fémis, je suis très intéressée par l’écriture d’un
scénario.
Pourquoi évoquez-vous Les 400 coups de François Truffaut dans Jan ? C’est une influence qui
date de l’enfance et de l’adolescence. J’ai adoré le personnage d’Antoine
Doinel. J’ai un livre qui va sortir au mois d’août qui s’adresse aussi à des
enfants qui ne sont pas des premiers de la classe. Jan s’identifie à Antoine
Doinel car son professeur lui a expliqué que
François Truffaut est Antoine Doinel. C’est l’image du cancre qui réussit
Pourquoi vos romans ont des chapitres courts, rédigés un peu à la manière d’Albert
Camus ? Merci de la comparaison, j’adore, et Marguerite Duras aussi. Avant
d’écrire un roman, je relis toujours de grands textes. Sur la route de
Kerouac, par exemple.
Avez-vous toujours envie d’écrire des romans pour les plus jeunes, comme la
série du Petit Gus ? C’est encore le cas avec mon roman Cristopher Colombo. C’est
un personnage qui doit accomplir une mission d'exploration avec une multitude
d'embûches à surmonter. Mais avant, il bat son meilleur score sur Flappy Bird.
En ouvrant son réfrigérateur, il ne s'attend pas à être embarqué par un
saucisson à propulsion dans de nouvelles aventures qui ressemblent étrangement
à son jeu. C’est un livre entre roman
et bande dessinée.
Avez-vous envie de faire passer des messages dans vos romans ? Pas vraiment car je n’ai
pas envie d’orienter la vie, la pensée de ceux qui lisent. Mais, il y a quelque
chose qui m’est cher et qui revient : le désir de liberté, de choisir sa
vie, de ne pas se laisser diriger.
Pour Camille dans Troubles, on ne sait pas si c’est une fille ou un
garçon. C’est volontaire ?
Oui, ça l’est. Il n’y a pas d’indices grammaticaux pour induire ce doute. C’est au lecteur de décider.
Quand vous écrivez vos livres, êtes-vous accompagnée ? Ma fille de vingt-trois
ans suit beaucoup mon travail, mon mari aussi. Il est fort dans les débuts.
Mais, c’est quand même un métier très solitaire.
Prenez-vous du plaisir à écrire ? Oui, sinon j’arrêterais.
Qu’est qui vous a poussé à devenir auteur ? Ma mère lisait beaucoup
et j’étais assez peu forte en maths.
Parmi tous vos livres quel est votre préféré ? Jan, j’ai beaucoup souffert quand il a été refusé par les éditeurs. Je
l’ai beaucoup retravaillé, c’est, je crois, mon texte le plus aboutit.
Que pensez-vous de vos livres une fois qu’ils sont finis ? Je pense à en écrire un
autre après car après leur sortie, ils ne m’appartiennent plus.
Si vous deviez écrire une bd, de quel type serait-elle ? Cristopher Colombo est
très proche de la bd.
Combien mettez-vous de temps pour écrire vos livres ? Cela dépend mais pour Jan,
par exemple, j’ai écrit de début mai à fin juillet, début août, tous les jours.
En général, c’est autour de six mois, s’il n’y a pas d’interruption, des
salons, des dédicaces…
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