Dans
l’atelier de
Comment
êtes-vous devenu auteur/ illustrateur ?
A force
d’ennui, je pense, pendant l’adolescence. Comme quoi, l’ennui et le vide sont
fertiles. Après m’être occupé à la musique et au dessin, j’ai eu envie d’écrire
au moment même où je découvrais la passion de la lecture. Passer de l’autre
côté du miroir (ou de la barrière !). Il ne s’agissait bien sûr pas d’un
pur divertissement (même si je connais très souvent la joie ludique dans l’écriture) :
une voix intérieure (passablement tourmentée) cherchait à s’exprimer et a
d’ailleurs trouvé à s’exprimer. Ce besoin et ce plaisir ne m’ont plus quitté.
Pourquoi
avez-vous fait le choix de vous adresser au jeune public ?
Je n’avais
tout d’abord pas conscience de m’adresser à un public en particulier. Il se
trouve que mon premier roman Les yeux
secs a été souvent étudié en classe (sans doute parce qu’il parlait du
destin de deux enfants dans la guerre civile). J’ai alors pu découvrir de visu ce lectorat, j’ai aimé ces
échanges. Puis j’ai découvert réellement la littérature jeunesse (que je
trouvais très mièvre et pédagogique quand j’étais adolescent). Je me suis
aperçu – notamment à travers les auteurs de l’école des loisirs – qu’une vraie
littérature existait désormais. Pas farouche. J’ai eu envie d’écrire les livres
que j’aurais aimé lire pendant l’adolescence, ceux qui m’auraient aidé…
Y-a-t-il un
livre qui vous a marqué lorsque vous étiez enfant ?
Une
nouvelle : « Le mur » de Sartre. Des condamnés à mort attendent
le moment fatidique. J’ai découvert (ressenti) avec effroi l’imminence de la
mort… Par suite, je n’ai pas cessé d’interroger ma famille à propos de la
guerre et des bombardements. Pour tenter de mesurer même un tant soit peu ce
qu’elle avait traversé.
Avez-vous un
auteur de référence ?
Certainement
Sagan pour sa fausse légèreté, sa simplicité et sa très grande décence. Et
Duras pour son intelligence lumineuse, fascinante. Je retourne incessamment à
elles.
Quelles sont
vos sources d'inspirations ?
La vie, la
vie et la vie. Plus ou moins consciemment car je n’identifie pas toujours mes
sources au moment d’écrire, la transposition se fait souvent à mon insu ;
ce qu’on croit bon d’appeler des « idées ». On se dit :
« J’ai une idée ». En fait, un motif de l’existence qu’on a vécu ou
dont on a été témoin vient de se transformer en « scène ». La
soi-disant imagination n’est que le masque qu’on pose sur le bout de réel qu’on
est en train d’exhumer et de dérober.
Comment
naissent et se développent vos projets ?
Chaque fois
de façon différente. D’une traite (en quelques semaines), au long cours (un
an), avec des accélérations, des pannes, des arrêts brusques et angoissants.
Profondément, ils naissent au moment où la vraie vie ne me suffit plus. Ce qui
arrive souvent… !
Un souhait à
réaliser et/ ou une envie de collaboration ?
Qui est en
train de naître mais je ne peux pas en parler pour le moment… J’aime de plus en
plus les collaborations, le travail en duo, en tribu, en troupe.
Pouvez-vous
nous dire un mot de vos projets en cours ?
Il s’agit de
terminer le troisième et dernier tome de ma série A la place du cœur. Toute ma tête est monopolisée par ce projet que
j’ai adoré mener.
On est un
peu curieux, acceptez –vous de nous montrer votre bureau ? Une petite photo ?
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