mardi 1 mai 2018

Tortues à l’infini / John Green. Gallimard

L'avis de Marie-Lucie :

John Green est vraiment un auteur génial. Il arrive à nous faire rentrer dans l'univers des personnages et c'est comme si on était prisonniers d'eux jusqu'à la fin.
Après Nos étoiles contraires, une histoire qui a fait pleurer beaucoup de monde et a connu un succès monstre, je pense que cette histoire, celle d'Aza rencontrera aussi beaucoup de succès car Aza est une jeune fille poignante et courageuse, qui veut être une bonne personne pour sa mère. Et franchement, John Green a un don pour écrire les histoires d'amour.


L'avis de Juliette :



Aza, 18 ans, souffre de troubles de l’anxiété. L’idée d’être contaminée par une maladie la stresse au plus haut point, si bien qu’elle a des difficultés à suivre une conversation ou à entretenir des relations normales avec les autres. Lorsqu’elle est prise dans la spirale de ses pensées, la jeune fille ne peut plus en sortir. Malgré cela, elle a une meilleure amie nommée Daisy, auteur de fanfictions sur Chewbacca et Rey. Cette dernière va l’entraîner dans une enquête mêlant un ancien ami d’enfance, une histoire d’amour assez particulière, un milliardaire en fuite et un tuatara, une créature pouvant vivre jusqu’à un âge avancé.

Ce roman est une excellente surprise. Au départ, je craignais de me retrouver face à une romance classique et peu travaillée, mais John Green sait rendre son histoire captivante. Pour commencer, les personnages sont vraiment atypiques et attachants. 

Aza, m’a énormément touchée, j’ai ressenti de la compassion pour elle, en découvrant ses troubles de l’anxiété, qui parasitent sa vie et dont elle peine à se libérer. Nous sentons les efforts qu’elle effectue, sa rage de ne pouvoir être comme les autres. 

Daisy, l’amie de la jeune fille est aussi fascinante. Le fait qu’elle écrive des fanfictions sur Chewbacca et Rey, de Star Wars, m’a beaucoup amusée. Ensuite, c’est elle qui amène de l’action dans le roman, rendant l’histoire plus mouvementée. Enfin, malgré le fait qu’elle aime Aza et qu’elle supporte ses crises d’angoisses, il est intéressant d’observer comment elle peut aussi être agacée par la chose. Elle met également son amie devant ses défauts, notamment le fait qu’elle puisse être assez égoïste et centrée sur elle-même. La maladie d’Aza est perçue à la fois de l’intérieur et de l’extérieur, rendant le roman complet et prenant.

David, l’ami d’enfance d’Aza, apporte une touche littéraire et philosophique au roman. Passionné d’astronomie, il tient également un blog où il poste à la fois son ressenti du moment et des citations d’auteurs. Nous percevons sa tristesse, son dégoût et sa fureur à l’égard de son père qui l’a abandonné, sa solitude, car, même s’il est riche et qu’il semble tout posséder, il se sent au fond démuni. Ce n’est pas un jeune homme prétentieux, essayant de dominer les autres, mais un adolescent sensible, ce qui change de la représentation habituelle que l’on peut faire des protagonistes aisés dans les romans Young Adult. Le fait qu’il cherche à comprendre Aza, à accepter ses troubles du comportement, en font un personnage attachant.

L’intrigue est aussi bien menée. L’enquête, qui est le point de départ du livre, ne prend finalement qu’une petite partie de Tortues à l’infini. Mais cela n’a pas d’importance, le plus intéressant est de se pencher sur la vie d’Aza, sa souffrance, les réflexions des adolescents sur le monde qui les entoure, leur rêves, leurs espoirs.

L’un des points qui m’a semblé le plus réussi est la relation entre Aza et David. Ce n’est pas une histoire d’amour passionnée, c’est une relation plus complexe que cela. Elle également très réaliste. Nous le sentons notamment à fin du roman.

Je vous conseille donc chaleureusement le roman de John Green !
 

Retrouvez les autres chroniques de Juliette sur son blog, Chroniques d'une rêveuse à lunettes.

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